Le général érotique

Région comprenant entre autre Urpis et Ertuën, région centrale où se retrouve les habitant de toute l'île.
Equus
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Le général érotique

Message par Equus »

Le Général érotique est une nouvelle épistolaire satyrique écrite par Lopo des Equus. Elle narre une fiction sentimentale dont le personnage principal est le général Chie-vert, figure parodique du général Shyveno. Une préface et une introduction existent. Ci-dessous, le chapitre I, seul, mais dans son intégralité.


Chère Ursula,
C'est moi, votre amour, le général Chie-vert. Je m'apprête à lancer sur Valoundra l'assaut final d'un siège époustouflant auquel mes hommes, pour l'instant, m'ont interdit de participer. Ils prétendent être gênés quand je suis dans leurs pattes. Ce qui est un comble car je ne veux être dans les pattes de personne : mis à part vos jupons. Ha ma chère amante ; le sous-officier Barric est intraitable avec moi. C'est lui qui boit et c'est moi qui dois prendre ?
Votre amant.


Général,
C'est vrai que le sous officier barrique est un ivrogne ; mais il est courageux. Peut-être devriez-vous boire un peu.


Chère Ursula,
Votre humour est toujours aussi irrésistible et me remonte le moral. Vous savez bien que mon régime à base d'huîtres et d'escargots n'est pas compatible avec l'alcool. Je ne suis pas intrépide mais je suis patient.
Ma douce, l'heure est sombre sur le camp de guerre car l'avant-garde vampire n'a pas cédé. De plus, un autre soucis me tourmente. L'aide-camp Salace-charles m'a rapporté que vous aviez été courtisée, durant mon absence, par des vieillards ! Comment prêter une oreille sérieuse à ces propos me direz-vous ? Vous me manquez et la jalousie me ronge parfois comme les incendies d'été s'en prennent aux champs de blés. Je n'ai qu'un seul mot, que je voudrais faire résonner comme une éternelle supplique : fidèle ! Oui, je suis votre fidèle amant.
Le général Chie-vert.


Général,
Votre lettre m'a déplu fortement. Comment osez-vous m'accusez de quoi que ce soit quand c'est vous qui êtes parti au bout du monde alors que vous n'êtes même pas un guerrier. Ce n'est pas avec des lettres qu'une femme de ma tempe se réchauffe en hiver. Et bien que nous soyons au printemps, la température est glaciale. Je n'ai qu'un dernier mot, qu'il faut que vous compreniez : liberté.


Mon Ursula,
Votre colère montre bien que je n'avais aucune raison de m'inquiéter. J'ai maintenant honte de mon ressenti d'alors. Vous êtes la personne la plus digne de confiance de cette terre. Je sais que vous voulez un peu de liberté car je suis possessif. Mais comment se passer de la plus charmante créature quand je suis dans vos parages ? Nos conversations me manquent. Il faut dire que dans mon armée, mon seul ami est le fameux Nixo-corbeau. Et c'est un robot ! Pour parler des sentiments qui me consument ce n'est pas le meilleur camarade. Est-ce qu'il m'écoute parce que ses mécanismes l'empêchent de désobéir ? Finalement, à part vous je n'ai personne.
Votre Roger.
(ndla : oui, le vrai nom du général Chie-vert n'est d'autre que Roger.)


Monsieur Chie-vert.
Beaucoup de gens vous écoutent car vous êtes général remplaçant. S'ils pouvaient vous dire de vous taire - sans crainte de déshonorer les anciens qui disposèrent de votre place, je crois qu'ils le feraient.


Ha Ursule,
Vous m'excitez ! Je vois très bien où vous voulez en venir. Vous ne me considérerez comme un héros que lorsque j'aurais triomphé de Valoundra ! Ce n'est qu'une question de jours... Le roi lestat m'agace, ses sujets lui sont si dévoués ! (qu'est ce qu'il a de plus que moi ?) Mais j'aurais bientôt la victoire à vous offrir. Quel plus estimable présent déposer aux pieds de celle qu'on aime ? Je vous écris cette lettre comme Ulysse priait Athena, avant l'ultime assaut de Troie.
Je vous aime.


Chie-vert,
Puisque vous parlez de trois, il faut que je vous dise que j'apprécie beaucoup trop la compagnie de Sarawen et que je ne compte plus m'en séparer. Quand vous rentrerez à Alothanria, ne soyez pas étonné et ne faites pas de scandale.


Ma lumière,
J'adore Sarawen ; ce vieux sage connait un millier de choses passionnantes. Il est capable de sonder le monde avec son savoir multiple. Je suis ravi que vous passiez du temps avec lui. Je me joindrais volontiers à vous pour des discussions enflammées sur la nature et l'astrologie. Mais cessons de parlez d'autre chose que de nous.
La nuit, mon désir est si fort que je me demande si vous le percevez au travers de vos rêves ?
Votre étalon.


*sans formule d'appel,
Vous me mettez dans une situation gênante. Vous êtes malade. Je sais que je suis la femme qui vous a déniaisé et que votre position de général (même à mi-temps), vous a fait croire à un intêret profond de ma part, mais je ne serai plus la muse de votre poésie puérile. Monsieur, je vais vous rendre la maison que vous m'avez offerte. Et cessez les versements sur mon compte en banque ; je ne veux plus rien de vous que la distance et le silence.


Ursula,
Votre lettre m'a ému, je vois que vous tenez à moi. Je suis en vie et je reviendrai vivant de cette guerre, ne vous protégez plus ! Vous avez si peur qu'on vous apprenne ma fin que vous voulez la fin de notre histoire ! Mais amour, aucun coup d'épée ne peut m'avoir : c'est votre absence qui me tuera, je vous l'assure.
Mon sentiment est à son comble ; il m'est arrivé une chose si étrange. C'était hier, je rêvais de vous - c'était un rêve érotique - et soudain les trompettes sonnèrent. Les vampires nous attaquaient en pleine nuit. Je sautais au dehors de ma tente et montait sur mon cheval. Déjà, je voyais tous mes soldats partir à la bataille. Des centaines de guerriers tenant leur lance sous la lune - et obnubilé que j'étais par le souvenir de nos ébats : je voyais des centaines de verges se dresser vers la lune de votre corps. Le mouvement de l'armée simulait tant un coït que sur ma selle j'eus un orgasme - et je crois que Ganeloum, mon écuyer, s'en rendit compte.


Monsieur,
J'ai appris que tous les rebelles partis à la guerre avaient réussi à entrer dans Valoundra... sauf vous. Le faucheur vous a jeté à l'eau comme un sac depuis le grand pont des ossements. Malheureusement, vous n'êtes ni mort ni blessé. J'ai donc décidé de quitter Alothanria par peur de vous revoir. Votre obstination m'effraie. Je ne me sens pas en sécurité. C'est finalement avec Salace-charles que je pars. Plutôt que de tuer le diplomate vampire que vous détestez, il a promis de m'emmener loin de vous et de me protéger de votre névrose.
Adieu.



Le chapitre suivant raconte le périple du général pour retrouver sa belle. Finalement, dans le chapitre III, le général Chie-vert et l'ancien aide-camp Salace-charle finissent par tomber amoureux. Un mariage est célébré dans l'épilogue.

Le livre fut publié à 3000 exemplaires et rencontra un vif succès.
Dernière modification par Equus le 04 mai 2014, 23:47, modifié 3 fois.
Lopo des Equus, Chevalier damné, est mort de maladie ( Decanoct X).
Ses dernières actions ont dissous les pièges d'une alliance proposée par Rebelles et Drows.
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Shyveno
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Re: Le général érotique

Message par Shyveno »

Une semaine après, ce livre n'existait plus de la Tédéhessie. Tous les exemplaires furent détruits par les flammes de Cheel, et les assassins de Shyveno traquèrent sans relâche tout ceux qui firent la distribution de ce torchons. Tous furent massacrés, sans exceptions. Tous ceux qui n'ont pour seule arme que la calomnie et l'humiliation, à défaut de courage et d'honneur.
Borric
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Re: Le général érotique

Message par Borric »

Borric lut un exemplaire du livre et ria, cognant Salazar du coude. "Il te mentionne! Il écrit comme il se bat, et il est terriblement lâche et faible le pauvre jaloux, mais au moins quelqu'un a décidé de te mentionner quelque part!"

Salazar ricana, lisant sa propre copie. Il trouvait l'histoire divertissante et même un éloge complet à l'effet rebel sur le pauvre Cul-cul.

"Il me mentionne par haine parce que je l'ai menacé et il s'est fait dessus devant Thanis avant de s'enfuir en pleurnichant "Mais c'est pas juuuusteuuuu.""

Les deux hommes se tordirent de rire avant de jeter leur exemplaire dans les flammes.

"C'est ce genre de gens braillards et mauvais joueurs qui font fuir la brave population de la Thédéssie," repris le barde en haussant les épaules. "Ils se font dire non une fois, perdent une guerre et virent cinglés. Lestat ne fait pas tant de manières, c'est un bon roi."
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Laethan
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Re: Le général érotique

Message par Laethan »

Un livre écrit par Des Equus ? Intéressant... ou presque.

Je gardais toujours sur moi ma copie de ce torchon, refusant de la brûler. Elle était là, dans ma poche intérieure de tunique.
En effet : depuis mon dernier duel contre Irina, je considère qu'un morceau de papier bien plié peut arrêter, ou au moins ralentir, un carreau qui viserait mon cœur... alors autant que la papier soit sale et sans valeur.
"Paroles"*Pensées* — 'Citations' — """Écris"""
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Nixo_Corzko
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Re: Le général érotique

Message par Nixo_Corzko »

Je sais plus trop quand c'était.

Ça devait être une nuit, a la fin de l'hiver peut être ? Il faisait froid.

En tout cas, j'étais chez moi, dans mon fauteuil. J'avais une pipe a la main ça j'en suis sûr ! Parce que j'ai toujours une pipe a la main le soir, chez moi, quand il fait froid.

Mais peu importe.

J'avais, comme souvent, une pile de paperasse assez colossale sur mon bureau. J'avoue que mon courrier s'entasse un peu parfois.

Mais cette fois ci, un paquet ! C'est toujours plus intéressant un paquet. Une lettre c'est plat, un paquet lui peut venir en toute sorte de forme.

Celui là était... Pas très original je dois bien l'avouer. Mais il avait le mérite d'être un paquet.

J'ai alors déchiré l'enveloppe, c'était un livre au titre... Étrange je dois bien le reconnaitre. Peut-être une vieille blague stupide, ou une lettre bien camouflée. Ou mieux ! Un paquet bien camouflé !

Curieux et rempli de ce qu'on pourrait appeler de l'espoir, j'ouvris le livre. Et, nan, pas de cavités dans cet amas de papier. Seulement... bah, du papier en fait. En même temps c'est un peu le risque quand on ouvre un livre.

Un coup d’œil a l'auteur ? Des Equus. Faut dire que lui, j'en aurais entendu parler. Un peu original dans son genre cet homme, enfin, je sais pas si on peut appeler ça un homme. Les histoires de genres et de races m'ont toujours un peu dépassé, je dois l'avouer.

J'avais rien d'autre a faire ce soir là, et j'avais surtout vraiment pas envie de lire ma paperasse qui traine. Si vous savez pas ce que c'est... bah vous êtes bienheureux. Je lisais donc le premier chapitre -c'est fou comme les introduction peuvent m'ennuyer dans certaines situations- et... honnêtement... J'ai été... Je n'ai pas de termes en fait, j'ai ris je crois, enfin, ça devait être un rire, mais ça a dû effrayer un corbeau ou deux dans les parages.

Oui, entre vous et moi, je l'avoue avec un peu de réserve : J'ai ri. L'ouvrage m'a bien fait rire en effet. Je n'ai pas particulièrement "honte" a l'avouer, mais mon général lui avait dés le lendemain fait paraître des avis de recherche arborant la magnifique tête de ce... Lopo des Equus.

Il a dû assez mal le prendre, et on a fait des jolis feux avec les livres, sauf un.

Caché dans un coffre.

Quelque part dans un atelier encombré et bruyant.
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Shyveno
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Re: Le général érotique

Message par Shyveno »

Shyveno rabattit sa tête en arrière, s'arrêtant un peu pour réfléchir. Il y avait encore un morceau fumant dans les cendres de l'âtre, un reste de la reliure d'un livre qui n'avait vécu que très peu de temps, c'est le moins qu'on puisse dire. En tout cas, Shyveno n'avait pas pu lire plus que le premier chapitre. Peu être d'autres trouvaient cela drôle, mais étant la cible de ce pamphlet, le magicien ne trouva guère raffiné l'humour grossier de ce que l'on pouvait difficilement appeler récit.

Il avait donné ses ordres. Cela semblait peut être un petit peu narcissique et égoïste qu'il lance une telle répression pour une attaque personnelle, mais c'était ainsi. Il était un peu las des insultes damnées, qui s'étaient fait nombreuses ces derniers mois, en particulier par leur provocateur officiel - nous ne pouvons en effet plus appeler Des Equus un diplomate, car il manque résolument de "tact" dans son dernier torchon - et le Général envisagea un instant s'il devait réagir encore plus fort.

Il sourit faiblement. Non, c'est déjà bien assez. Frapper plus fort ne ferait que l’encourager et laissez croire qu'il pourrait avoir raison sur un fond.
Qu'il continue à se ridiculiser ! Je n'en ait cure.
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Ingrith
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Re: Le général érotique

Message par Ingrith »

Il faisait nuit. Les appartements de la vampire étaient sombres, illuminés par une seule lampe dont la flamme vacillante rendait plus profondes les ténèbres adjacentes. Ingrith, aux traits pâles rendus presque blafards par la lumière jaunâtre, tapotait du bout des doigts sur le bureau, ses ongles cliquetant au même rythme que ses pensées. Devant son air pensif étaient disposés les carnets qu'elle avait trouvé glissés sous sa porte ainsi que les lettres qu'elle avait reçu en réponse à ses propres récents envois.

Certes, les textes étaient d'un satyrisme sublime. Et, jusqu'à un certain degré, bien fermement mérités. Cela dit, cette guerre d'insultes devenait lassante et encombrante. Il en avait fallu si peu pour qu'une petite allumette, jetée sans même en avoir conscience, avait allumé le feu de brousse qui était devenu un feu de forêt incontrôlable. Il était temps de tenter d'y mettre une fin.

La damnée reprit entre ses doigts la missive qui portait tout ses espoirs. La relisant, elle soupira puis serra les dents, renforçant sa détermination. D'une main rapide, elle esquissa sa réponse et la confia à un corbeau qui s'élança dans la nuit. Le battement de ses ailes ne s'était pas encore perdu au lointain qu'elle appelait à ce qu'on selle la monture qu'elle considérait sienne.

Il était temps de se mettre en chemin.
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