La vie

Région comprenant entre autre Urpis et Ertuën, région centrale où se retrouve les habitant de toute l'île.
Winnifer
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La vie

Message par Winnifer »

La nature à repris ses droits dans ce monde, quelques âmes errantes arrivent encore à survivre.
Je ne sais pas comment nous faisons pour avoir la force de continuer, mais je fais partie de ces fous.
Il y a quelques années les tavernes étaient pleines, les chansons resonnaient jusqu'au petit matin.
Nous dansions, nous chantions, nous buvions… nous étions en vie.

Je pense souvent à ma vie d'avant et je deviens nostalgique, pourtant la vie ne m'avait pas gâtée.
Mon métier était des plus banals, je m'occupais de la bibliothèque. Encore aujourd'hui, dés que je trouve un livre je le dévore.
Bien sûr, la bibliothèque n'était pas le bâtiment la plus visité de la ville, mais c'était mon métier.
J'avais un mari également, douze années de vie commune, avant que ce moins que rien ne me quitte…

A son départ, je me suis sentie trahie. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée seule, je n'avais rien vu venir.
J'ai errée comme une âme en peine pendant plusieurs mois, voir années. Je pense que je me sentais encore plus seule qu'aujourd'hui…
Cette solitude, je ne la souhaite à personnes, encore aujourd'hui quand je m'en souviens, je ne sais pas où j'ai trouvé la force de me lever chaque matin.
Les larmes venaient mouiller mes joues, comme un ressac de la mer. Je ne savais jamais quand cela arrivais.
Je n'avais plus le contrôle de mes émotions, de mon corps.

J'étais seule…
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kakartillage
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Re: La vie

Message par kakartillage »

GNIIIIIIII

La grande porte s'ouvrit doucement en grinçant brisant le lourd silence poussiéreux de la bibliothèque. Une forme rabougrie et claudicante s'extirpa de l'entrebâillement et renifla l'air pesant caractéristique des lieux oubliés.

Gniiii

Siffla l'ignoble personnage qui venait de faire son entrée.

Que Delpetro ssssaint patron des abscons me confesssse! Ce ne sssont pas les toilettes...

Déçu, Kartillage*, vous l'aurez reconnu, désormais trappiste purifié du monastère de Lurhilis après ses errances aventureuses sans fins au travers des terres désertées de Tédéhessie, gniii la dentelle rose de Seleine... Soupirs... les mollets musculeux et frisés de poils noirs du puissant et petit Tharok... Sourirs... Gniiii... les combats de boue à Urpissss par la foule acclamés... Larme à l'oeil... Mais je m'égare dans la nostalgie des si doux temps anciens! Donc déçu le libidineux néo homme de foi, toujours en proie aux profonds tourments d'une monumentale envie d'uriner s'engagea entre les rayonnages de livres espérant y trouver à la faveur d'une porte dérobée un toilette à usage des lecteurs où libérer ses noires humeurs après son long voyage.

En plus j'aime bien lire aux WC! Songea l'ex damné en attrapant un livre au hasard sur la première étagère venue. Section histoire et politique des contrées exotiques.

"La Vie du Vénérable Xénos par Shaolan le très très ancien"... ça fera l'affaire, grommela l'immonde. Et si y a plus de papier ça fera aussssi l'affaire.

Alors qu'il fouillait les recoins et détours des étagères poussiéreuses l'innommable aperçut la faible et vacillante lumière solitaire d'une bougie sur un pupitre d'étude. Assise devant une petite silhouette se tenait prostrée et immobile. Petite statue pétrifiée entourée par l'obscurité des savoirs et souvenirs ici conservés, seule gisante au milieu des livres de cette bibliothèque antique ultime demeure des souvenirs de Tédéhessie et de ses fantômes.

Le prêtre défroqué encapuchonné de ses éternelles guenilles glissa prestement dans la sphère immatérielle de la petite flamme derrière la lectrice . C'était une femelle, au fumet il n'en doutais plus à présent. Les terres de Tédéhessie étaient belles et bien désertes. Les souvenirs des disparus et d'une belle époque lointaine les hantaient et chaque lieu tant de fois arpenté souffletait la poussière sur les histoires et les êtres qui jadis les animèrent. Aujourd'hui, en ces terres endormies depuis longtemps que même les dieux Hâdmihns semblent avoir oubliées, apercevoir la lumière d'une bougie dans l'obscurité et tomber sur quelques lignes fraichement écrites sur un parchemin réchauffe un instant le cœur, même celui quand même bizarrement conçu de Kartillage. Revoir cette vie même si faible et seule ravive un instant la flamme qui couve Et Kartillage, sous sa capuche maculée, souriait de toute ses dents de trouver âme qui vive en ces lieux désolés et silencieux.

Gniiiii... Madame!



*Kartillage ayant perdu ses codes au détour d'un delete, Kakartillage prend le relai mais c'est toujours le même. L'unique. Le seul. L'innommable inoubliable.
Chlamydia
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Re: La vie

Message par Chlamydia »

GLANG!

La grande porte de la librairie avait fini de s'ouvrir avec fracas. Une femme blonde, hirsute, vêtue d'une tunique de cuir élimé, un long sabre ébréché dans le dos, surgit d'un pas sonore et volontaire dans les lieux auparavant calmes. D'un regard noir, les sourcils froncés, elle balaya les rangées d'étagères. Elle avait l'air furax.

PUTAIN! KARTI! T'es où bordel à cul de bite en bois! Hurla-t-elle soulevant la poussière des livres les plus proches.

Chlamydia en avait marre de courir après le purifié qui malgré sa claudication était toujours prompt à disparaître furtivement dès que quelque chose excitait son intellect sélectif. La jeune femme était une rôdeuse. Elle avait accosté en ces terres il y a peu à proximité d'un village de zadistes dans une forêt au Nord de l'île. Elle avait fugué de chez ses parents propriétaires d'une exploitation de choux de Bruxelles qui périclitait depuis la disparition du peuple Namida et qui voulait la marier au fils du volailler du village. Mais bon, pas d'accord sur cet avenir elle avait fui et embarqué en direction de la Tédéhessie où disait-on aventures et camaraderie faisaient bon ménage...Constatant l'absence d'accueil dans le camp de migrants déserté d'Alothanria elle avait rapidement quitté les lieux gagnés par les moisissures forestières pour s'aventurer dans les plaines du centre. A Urpis elle avait enfin retrouvé un semblant de civilisation. C'est là, dans l'auberge de la ville entre deux pochetrons avinés et trois péripatéticiennes naines qu'elle avait rencontré Kartillage. Enfin dans les toilettes des filles pour être exacte. Elle était tombée sur le libidineux en ouvrant la porte d'un gogue qui aurait dû être fermée mais ne l'était pas. Hasard des choses ou bien volonté incompréhensible des dieux, elle s'était liée "d'amitié" avec la chose. Si on peut appeler ça de l'amitié... Du moins erraient-ils dorénavant de concert sur ces terres désertes. Mieux vaut mal accompagnée que seule s'était-elle dit à l'époque. Et maintenant elle lui courrait après décidé qu'il était à trouver des lieux d'aisance au lieu de pisser derrière un pilier comme elle avait fait il y a pas 5 minutes.


KARTIIII! Claironnait-elle en s'avançant dans les rayonnages

Soudain, au détour de la section Histoire et Géopolitique des Contrées Exotiques, elle aperçut la lueur d'une bougie et la forme racornie caractéristique de l'affreux compagnon. Il se tenait silencieux derrière une petite silhouette prostrée et immobile. Un être vivant! Depuis le temps qu'ils n'en avaient pas croisé aux détour de leurs pérégrinations! Saisie d'effroi en se souvenant des penchants bizarres de son ancien vampire de compagnon elle se rua en avant d'un bond en hurlant:

NON KARTI! NE LE SUCE PAS CELUI-LA!
Arakorn
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Re: La vie

Message par Arakorn »

Mais quel est ce vacarme par tous les dieux!

Une voix éraillée semblable à celle d'elle ado en pleine mue s'éleva de l'entrée béante de la bibliothèque plus très déserte à présent. Une silhouette en armure se tenait dans le cadre de la porte fermement plantée sur ses chausses les gantelets sur les hanches, plastron fièrement bombé. Le nouvel arrivant s'engouffra d'un pas déterminé dans la grande salle avant de s'écraser au sol comme une bouse de métal, l'imposante épée mal fixée au ceinturon s'étant glissée entre ses jambières dès le premier pas lui faisant perdre un équilibre déjà rendu précaire par le poids de l'armure couvrant un frêle physique de garçon prépubère et acnéique.

Tel était Arakorn, fils d'Araborn, dernier descendant de la lignée d'Isilmou, grand maître des balais de l'immortelle Tradiria.

Jeune homme de toute petite noblesse il avait quitté sa cité natale pour se jeter dans les prometteuses aventures destinées à tout bon chevalier errant comme il se doit. Tradiria, auparavant glorieuse et rayonnante cité de pierre et d'acier, siège des valeureux et incorruptibles paladins avait, comme le reste de ces contrées, souffert de la disparition progressive et inéluctable des héros et guerriers qui faisaient sa réputation depuis des temps immémoriaux. Honneur, force, loyauté, tels étaient les attributs de la mythique ville des chevaliers étincelants dans leurs armures chromées. Mais le temps avait passé et aujourd'hui l'Immortelle était gouvernée par le roi paysan Rohparz qui pour seul fait de gloire avait décrété comme spécialité paladine le gratin de choux fleur à la béchamel. Pur beurre, farce et olives dénoyautées, tels étaient les attributs de l'actuelle cité... Arakorn, fier de ses modestes origines et bien décidé à redorer le blason de sa famille déchue de ses responsabilités par le bouseux Rohparz au profit de sa belle-sœur qui soi-disant était plus douée que lui à l'entretien des surfaces mais disposait surtout d'une énorme paire de miches paysannes là où lui avait la puissance et la force du poireau rachitique. Ainsi le fier Arakorn avait pris la route non sans s'être équipé des atours guerriers de ses glorieux ancêtres.
A peine sorti de la cité, à quelques encablures, sur les lieux d'un antique champ de bataille, il était tombé dans le piège que lui avait tendu une troupe sauvage de vicieux bewoks sûrement dressés et dirigé de la main terreuse de l'infâme Rohparz trop content de voir dans son départ l'occasion de se débarrasser de ce vigoureux et ambitieux apprenti paladin. Croulant sous les attaques combinées des bewoks innombrables et furieux Arakorn avait vite été pris de cours et était étendu au sol, encore protégé des coups par son armure toute cabossée et maculée de boue. Il aurait fini broyé sous les coups brutaux des colosses aurochs de tédéhessie si par chance une aide inespérée en ces temps de solitude ne s'était présentée. Des flashs de lumières aveuglantes, le sifflement d'une lame qui tranchait le cuir des bêtes. Les beuglements de douleurs. Ce n'est que lorsque les corps des deux bewoks agresseurs baignèrent dans leur sang qu'Arakorn put relever la visière de son casque.

Ainsi fit-il la connaissance de l'innommable Kartillage et de la revêche Chlamydia.

Se sentant redevable de ses sauveurs il les accompagne et les seconde depuis dans leurs pérégrinations dans les landes désertes de l'île.

YOUHOU! Kartillage! Chlamydia! Vous êtes où? Murmura-t-il en se relevant dans un concert de couinements et grincements métalliques alors qu'une petite bête de la taille d'un gros rat sans poils se faufilait derrière lui sur ses pattes griffues en direction des rayonnages. C'était Zboob, l'écureuil des marais, fidèle compagnon de Kartillage, sorte de petit boudin créole blafard à la peau ridée et pustuleuse, aux yeux rouges myxomatosés, armé de griffes et de dents pointues brunes sûrement porteuses des plus immondes maladie infectieuses.
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