Le général érotique
Publié : 03 mai 2014, 01:30
Le Général érotique est une nouvelle épistolaire satyrique écrite par Lopo des Equus. Elle narre une fiction sentimentale dont le personnage principal est le général Chie-vert, figure parodique du général Shyveno. Une préface et une introduction existent. Ci-dessous, le chapitre I, seul, mais dans son intégralité.
Chère Ursula,
C'est moi, votre amour, le général Chie-vert. Je m'apprête à lancer sur Valoundra l'assaut final d'un siège époustouflant auquel mes hommes, pour l'instant, m'ont interdit de participer. Ils prétendent être gênés quand je suis dans leurs pattes. Ce qui est un comble car je ne veux être dans les pattes de personne : mis à part vos jupons. Ha ma chère amante ; le sous-officier Barric est intraitable avec moi. C'est lui qui boit et c'est moi qui dois prendre ?
Votre amant.
Général,
C'est vrai que le sous officier barrique est un ivrogne ; mais il est courageux. Peut-être devriez-vous boire un peu.
Chère Ursula,
Votre humour est toujours aussi irrésistible et me remonte le moral. Vous savez bien que mon régime à base d'huîtres et d'escargots n'est pas compatible avec l'alcool. Je ne suis pas intrépide mais je suis patient.
Ma douce, l'heure est sombre sur le camp de guerre car l'avant-garde vampire n'a pas cédé. De plus, un autre soucis me tourmente. L'aide-camp Salace-charles m'a rapporté que vous aviez été courtisée, durant mon absence, par des vieillards ! Comment prêter une oreille sérieuse à ces propos me direz-vous ? Vous me manquez et la jalousie me ronge parfois comme les incendies d'été s'en prennent aux champs de blés. Je n'ai qu'un seul mot, que je voudrais faire résonner comme une éternelle supplique : fidèle ! Oui, je suis votre fidèle amant.
Le général Chie-vert.
Général,
Votre lettre m'a déplu fortement. Comment osez-vous m'accusez de quoi que ce soit quand c'est vous qui êtes parti au bout du monde alors que vous n'êtes même pas un guerrier. Ce n'est pas avec des lettres qu'une femme de ma tempe se réchauffe en hiver. Et bien que nous soyons au printemps, la température est glaciale. Je n'ai qu'un dernier mot, qu'il faut que vous compreniez : liberté.
Mon Ursula,
Votre colère montre bien que je n'avais aucune raison de m'inquiéter. J'ai maintenant honte de mon ressenti d'alors. Vous êtes la personne la plus digne de confiance de cette terre. Je sais que vous voulez un peu de liberté car je suis possessif. Mais comment se passer de la plus charmante créature quand je suis dans vos parages ? Nos conversations me manquent. Il faut dire que dans mon armée, mon seul ami est le fameux Nixo-corbeau. Et c'est un robot ! Pour parler des sentiments qui me consument ce n'est pas le meilleur camarade. Est-ce qu'il m'écoute parce que ses mécanismes l'empêchent de désobéir ? Finalement, à part vous je n'ai personne.
Votre Roger.
(ndla : oui, le vrai nom du général Chie-vert n'est d'autre que Roger.)
Monsieur Chie-vert.
Beaucoup de gens vous écoutent car vous êtes général remplaçant. S'ils pouvaient vous dire de vous taire - sans crainte de déshonorer les anciens qui disposèrent de votre place, je crois qu'ils le feraient.
Ha Ursule,
Vous m'excitez ! Je vois très bien où vous voulez en venir. Vous ne me considérerez comme un héros que lorsque j'aurais triomphé de Valoundra ! Ce n'est qu'une question de jours... Le roi lestat m'agace, ses sujets lui sont si dévoués ! (qu'est ce qu'il a de plus que moi ?) Mais j'aurais bientôt la victoire à vous offrir. Quel plus estimable présent déposer aux pieds de celle qu'on aime ? Je vous écris cette lettre comme Ulysse priait Athena, avant l'ultime assaut de Troie.
Je vous aime.
Chie-vert,
Puisque vous parlez de trois, il faut que je vous dise que j'apprécie beaucoup trop la compagnie de Sarawen et que je ne compte plus m'en séparer. Quand vous rentrerez à Alothanria, ne soyez pas étonné et ne faites pas de scandale.
Ma lumière,
J'adore Sarawen ; ce vieux sage connait un millier de choses passionnantes. Il est capable de sonder le monde avec son savoir multiple. Je suis ravi que vous passiez du temps avec lui. Je me joindrais volontiers à vous pour des discussions enflammées sur la nature et l'astrologie. Mais cessons de parlez d'autre chose que de nous.
La nuit, mon désir est si fort que je me demande si vous le percevez au travers de vos rêves ?
Votre étalon.
*sans formule d'appel,
Vous me mettez dans une situation gênante. Vous êtes malade. Je sais que je suis la femme qui vous a déniaisé et que votre position de général (même à mi-temps), vous a fait croire à un intêret profond de ma part, mais je ne serai plus la muse de votre poésie puérile. Monsieur, je vais vous rendre la maison que vous m'avez offerte. Et cessez les versements sur mon compte en banque ; je ne veux plus rien de vous que la distance et le silence.
Ursula,
Votre lettre m'a ému, je vois que vous tenez à moi. Je suis en vie et je reviendrai vivant de cette guerre, ne vous protégez plus ! Vous avez si peur qu'on vous apprenne ma fin que vous voulez la fin de notre histoire ! Mais amour, aucun coup d'épée ne peut m'avoir : c'est votre absence qui me tuera, je vous l'assure.
Mon sentiment est à son comble ; il m'est arrivé une chose si étrange. C'était hier, je rêvais de vous - c'était un rêve érotique - et soudain les trompettes sonnèrent. Les vampires nous attaquaient en pleine nuit. Je sautais au dehors de ma tente et montait sur mon cheval. Déjà, je voyais tous mes soldats partir à la bataille. Des centaines de guerriers tenant leur lance sous la lune - et obnubilé que j'étais par le souvenir de nos ébats : je voyais des centaines de verges se dresser vers la lune de votre corps. Le mouvement de l'armée simulait tant un coït que sur ma selle j'eus un orgasme - et je crois que Ganeloum, mon écuyer, s'en rendit compte.
Monsieur,
J'ai appris que tous les rebelles partis à la guerre avaient réussi à entrer dans Valoundra... sauf vous. Le faucheur vous a jeté à l'eau comme un sac depuis le grand pont des ossements. Malheureusement, vous n'êtes ni mort ni blessé. J'ai donc décidé de quitter Alothanria par peur de vous revoir. Votre obstination m'effraie. Je ne me sens pas en sécurité. C'est finalement avec Salace-charles que je pars. Plutôt que de tuer le diplomate vampire que vous détestez, il a promis de m'emmener loin de vous et de me protéger de votre névrose.
Adieu.
Le chapitre suivant raconte le périple du général pour retrouver sa belle. Finalement, dans le chapitre III, le général Chie-vert et l'ancien aide-camp Salace-charle finissent par tomber amoureux. Un mariage est célébré dans l'épilogue.
Le livre fut publié à 3000 exemplaires et rencontra un vif succès.
Chère Ursula,
C'est moi, votre amour, le général Chie-vert. Je m'apprête à lancer sur Valoundra l'assaut final d'un siège époustouflant auquel mes hommes, pour l'instant, m'ont interdit de participer. Ils prétendent être gênés quand je suis dans leurs pattes. Ce qui est un comble car je ne veux être dans les pattes de personne : mis à part vos jupons. Ha ma chère amante ; le sous-officier Barric est intraitable avec moi. C'est lui qui boit et c'est moi qui dois prendre ?
Votre amant.
Général,
C'est vrai que le sous officier barrique est un ivrogne ; mais il est courageux. Peut-être devriez-vous boire un peu.
Chère Ursula,
Votre humour est toujours aussi irrésistible et me remonte le moral. Vous savez bien que mon régime à base d'huîtres et d'escargots n'est pas compatible avec l'alcool. Je ne suis pas intrépide mais je suis patient.
Ma douce, l'heure est sombre sur le camp de guerre car l'avant-garde vampire n'a pas cédé. De plus, un autre soucis me tourmente. L'aide-camp Salace-charles m'a rapporté que vous aviez été courtisée, durant mon absence, par des vieillards ! Comment prêter une oreille sérieuse à ces propos me direz-vous ? Vous me manquez et la jalousie me ronge parfois comme les incendies d'été s'en prennent aux champs de blés. Je n'ai qu'un seul mot, que je voudrais faire résonner comme une éternelle supplique : fidèle ! Oui, je suis votre fidèle amant.
Le général Chie-vert.
Général,
Votre lettre m'a déplu fortement. Comment osez-vous m'accusez de quoi que ce soit quand c'est vous qui êtes parti au bout du monde alors que vous n'êtes même pas un guerrier. Ce n'est pas avec des lettres qu'une femme de ma tempe se réchauffe en hiver. Et bien que nous soyons au printemps, la température est glaciale. Je n'ai qu'un dernier mot, qu'il faut que vous compreniez : liberté.
Mon Ursula,
Votre colère montre bien que je n'avais aucune raison de m'inquiéter. J'ai maintenant honte de mon ressenti d'alors. Vous êtes la personne la plus digne de confiance de cette terre. Je sais que vous voulez un peu de liberté car je suis possessif. Mais comment se passer de la plus charmante créature quand je suis dans vos parages ? Nos conversations me manquent. Il faut dire que dans mon armée, mon seul ami est le fameux Nixo-corbeau. Et c'est un robot ! Pour parler des sentiments qui me consument ce n'est pas le meilleur camarade. Est-ce qu'il m'écoute parce que ses mécanismes l'empêchent de désobéir ? Finalement, à part vous je n'ai personne.
Votre Roger.
(ndla : oui, le vrai nom du général Chie-vert n'est d'autre que Roger.)
Monsieur Chie-vert.
Beaucoup de gens vous écoutent car vous êtes général remplaçant. S'ils pouvaient vous dire de vous taire - sans crainte de déshonorer les anciens qui disposèrent de votre place, je crois qu'ils le feraient.
Ha Ursule,
Vous m'excitez ! Je vois très bien où vous voulez en venir. Vous ne me considérerez comme un héros que lorsque j'aurais triomphé de Valoundra ! Ce n'est qu'une question de jours... Le roi lestat m'agace, ses sujets lui sont si dévoués ! (qu'est ce qu'il a de plus que moi ?) Mais j'aurais bientôt la victoire à vous offrir. Quel plus estimable présent déposer aux pieds de celle qu'on aime ? Je vous écris cette lettre comme Ulysse priait Athena, avant l'ultime assaut de Troie.
Je vous aime.
Chie-vert,
Puisque vous parlez de trois, il faut que je vous dise que j'apprécie beaucoup trop la compagnie de Sarawen et que je ne compte plus m'en séparer. Quand vous rentrerez à Alothanria, ne soyez pas étonné et ne faites pas de scandale.
Ma lumière,
J'adore Sarawen ; ce vieux sage connait un millier de choses passionnantes. Il est capable de sonder le monde avec son savoir multiple. Je suis ravi que vous passiez du temps avec lui. Je me joindrais volontiers à vous pour des discussions enflammées sur la nature et l'astrologie. Mais cessons de parlez d'autre chose que de nous.
La nuit, mon désir est si fort que je me demande si vous le percevez au travers de vos rêves ?
Votre étalon.
*sans formule d'appel,
Vous me mettez dans une situation gênante. Vous êtes malade. Je sais que je suis la femme qui vous a déniaisé et que votre position de général (même à mi-temps), vous a fait croire à un intêret profond de ma part, mais je ne serai plus la muse de votre poésie puérile. Monsieur, je vais vous rendre la maison que vous m'avez offerte. Et cessez les versements sur mon compte en banque ; je ne veux plus rien de vous que la distance et le silence.
Ursula,
Votre lettre m'a ému, je vois que vous tenez à moi. Je suis en vie et je reviendrai vivant de cette guerre, ne vous protégez plus ! Vous avez si peur qu'on vous apprenne ma fin que vous voulez la fin de notre histoire ! Mais amour, aucun coup d'épée ne peut m'avoir : c'est votre absence qui me tuera, je vous l'assure.
Mon sentiment est à son comble ; il m'est arrivé une chose si étrange. C'était hier, je rêvais de vous - c'était un rêve érotique - et soudain les trompettes sonnèrent. Les vampires nous attaquaient en pleine nuit. Je sautais au dehors de ma tente et montait sur mon cheval. Déjà, je voyais tous mes soldats partir à la bataille. Des centaines de guerriers tenant leur lance sous la lune - et obnubilé que j'étais par le souvenir de nos ébats : je voyais des centaines de verges se dresser vers la lune de votre corps. Le mouvement de l'armée simulait tant un coït que sur ma selle j'eus un orgasme - et je crois que Ganeloum, mon écuyer, s'en rendit compte.
Monsieur,
J'ai appris que tous les rebelles partis à la guerre avaient réussi à entrer dans Valoundra... sauf vous. Le faucheur vous a jeté à l'eau comme un sac depuis le grand pont des ossements. Malheureusement, vous n'êtes ni mort ni blessé. J'ai donc décidé de quitter Alothanria par peur de vous revoir. Votre obstination m'effraie. Je ne me sens pas en sécurité. C'est finalement avec Salace-charles que je pars. Plutôt que de tuer le diplomate vampire que vous détestez, il a promis de m'emmener loin de vous et de me protéger de votre névrose.
Adieu.
Le chapitre suivant raconte le périple du général pour retrouver sa belle. Finalement, dans le chapitre III, le général Chie-vert et l'ancien aide-camp Salace-charle finissent par tomber amoureux. Un mariage est célébré dans l'épilogue.
Le livre fut publié à 3000 exemplaires et rencontra un vif succès.