La désillusion dans le travail
Publié : 24 mai 2013, 13:31
Précédemment : Les prémices de l'ambiton
Fael hausse les épaules et se remet définitivement en route. Son voyage se passe sans encombre. Elle croise bien, au loin, quelques individus d'autres races, mais elle les évite, ou essaie. Aucun ne semble faire attention à elle. Cela la vexe un peu, mais elle se sait trop faible pour se battre correctement quoiqu'elle puisse se défendre. Elle préfère ainsi se faire discrète. Elle montrera au monde tôt ou tard qui elle est réellement.
Elle aperçoit aussi des bewoks, paissant paisiblement l'herbe grasse des plaines fertiles, offrant une viande de choix. Ils ne sont pas farouches envers les humanoïdes apparemment, peut-être sont-ils le fruit d'un élevage. Dans le doute, la jeune drow, soucieuse de ne pas se faire remarquer, pour le moment, décide de les laisser en paix. Elle a quelques provisions dans ses sacs et de toute manière elle n'a pas emmené de serviteurs pour lui dépecer et cuire sa viande.
A l'est, elle aperçoit, derrière un léger dénivelé, un ville qui semble aussi paisible que les bewoks qu'elle a croisé. Elle se promet d'y faire un tour une fois sa tâche accomplie. La fumée sortant des cheminées, le calme environnant, tout dans cette région invite à une paix éternelle. Cela lui semble propice pour faire des rencontres et s'attacher des bonnes personnes afin d'accomplir son but.
Cela fait plusieurs jours qu'elle voyage ainsi, elle est fatiguée mais la détermination passe au-delà de la lassitude. Il lui faut visiter ce temple dans un premier temps. Ensuite, elle a de toute façon besoin des 100 stells pour avoir effectué ce voyage, même si elle trouve cela peu cher payé au final. Elle arrive enfin en vue de sa destination, soulagée. Elle a grand besoin de repos et espère que le commanditaire le lui accordera.
Lorsqu'elle arrive devant les deux bâtisses, elle écarquille les yeux. Difficile de croire à autant de majesté juste sur une façade. Au nord ce situe le tribunal, lieu impressionnant où s'est joué l'avenir des peuples de la Tédéhessie. A l'ouest trône le temple, bâtiment magnifique dont la présence semble être une simple évidence, une nécessité. Fael, malgré ses ambitions, ne peut s'empêcher de se sentir petite. Elle sait pertinemment qu'elle est loin de pouvoir réaliser son rêve mais elle sait aussi qu'un jour, ce lieu sera le sien.
A la porte, elle hésite un instant. Les dieux doivent savoir les ambitions qu'elle nourrit, et si en ce lieu où leur pouvoir est consacré il la punissait ? La jeune drow sentait sa faiblesse perlait sur son front en ces gouttes de sueur si mortelle. Elle se maudit de sa fragilité de corps et d'esprit et se dit qu'elle devait arrêter de craindre ainsi la fureur de dieux partis depuis si longtemps.
Elle pénétra dans le temple, fière. Elle se dirigea vers le vieillard sans pouvoir détacher ses yeux de l'immense fresque représentant les quatre divinités. Bientôt, les mortels devront en peindre une cinquième. Souriante et rassurée par cette vision si splendide, elle adresse la parole au vieil homme.
"Bonjour. On m'a demandé de vous apporter cela de Cheel. C'est bien pour vous ?"
Elle avait failli s'adresser à lui comme elle l'aurait fait à un drow mais elle s'était retenue juste à temps. Il n'aurait peut-être pas compris qu'elle était une matrone et de plus, il dégageait une telle aura de puissance, qu'elle avait préféré ne pas faire de vague. La discrétion est l'alliée des ambitieux lui avait-on appris.
"Ah oui effectivement, ce parchemin m'intéresse grandement.
- Mon employeur m'a parlé d'un salaire, dit-elle méfiante malgré tout.
- Mais certainement, 100 stells ont été convenu pour le messager c'est bien cela.
Elle est tentée de mentir mais cela l'aurait desservie.
"Oui, effectivement", finit-elle par répondre.
Comme elle allait s'en aller, voulant arriver à la ville qu'elle avait croisé sur la route le plus tôt possible, le vieillard s''adresse encore à elle :
"Excusez-moi, j'aurais besoin de vos services à nouveau. Vous voyez, ce temple est un refuge pour les voyageurs épuisés et blessés. Certains d'entre eux ont besoin que je leur administre ainsi un médicament mais je n'ai plus de quoi les faire et je commence à me faire vieux. Pensez-vous pouvoir me ramener quelques carises ?"
Fael le regarde, intriguée. Elle réfléchit quelques secondes à la demande. La voyant hésiter, il ajoute :
"Contre ce service, vous serez payée 200 stells."
La drow juge que c'était honnête même si elle se sent salie d'accepter une tâche d'esclave. Elle grimace une approbation et sortit du temple. Le vieillard lui avait indiqué la source la plus proche de ces baies. Elle s'y dirige sans traîner. Elle n'a aucune idée de ce à quoi elles ressemblent alors qu'elle en avait déjà peut-être mangée. Il lui en avait fait une courte description en lui assurant qu'elle ne pourrait pas les manquer.
Effectivement, elle arrive assez rapidement sur place et s'attelle à la tâche, s'accordant cependant un repos d'une journée, n'ayant finalement pas eu le temps de se reposer au temple. La vie à la sauvage lui plaît assez, elle se sentait s'endurcir au fur et à mesure mais elle était tout de même agacée des basse besogne qu'elle faisait, même pour des stells. Elle se dit qu'il lui fallait trouver une activité plus gratifiante, ou au moins en rapport avec son ambition première.
Elle s'endort sur ces pensées sans grande difficulté, d'autant que l'endroit, protégé de la vue d'éventuels ennemis, est des plus calmes et paisibles. Le matin, un bewok vient flairer son visage, curieux de voir ce qu'est cette créature allongée ainsi sur son territoire. Amical, la bête s'éloigne, laissant la jeune drow se réveille au première lueur de la journée. Revigorée d'une nuit de sommeil des plus agréables, elle se remet en quête des fameuses baies de carises dont le vieillard a besoin. Elle en récolte quelques unes puis se dirige de nouveau vers le temple.
Quand il la voit revenir, le vieil homme sourit de bienveillance à la jeune elfe qui lui tend les fruits de son labeur.
"Merci bien, voici votre récompense. Que les dieux vous protègent."
Elle le salue sans un mot et repart de nouveau, cette fois-ci vers la ville. Elle sait qu'il ne lui faudra qu'une journée, tout au plus pour accomplir son trajet. Là encore, le voyage se fait sans encombre, comme si la contrée était protégée d'un halo divin, la laissant hors de tout conflit. Pourtant, elle voit au loin un paladin à l'armure resplendissante et à la musculature puisssante, nul doute à ses yeux qu'en un coup d'épée il aurait tôt fait de l'envoyer dire bonjour au Passeur. Mais non, il passe à côté d'elle, sans même la regarder. Il faut bien avouer que son coeur s'était emballé de peur, et elle en a honte. C'est la première fois qu'elle croisait un guerrier puissant, les drows étant plus frèles généralement.
Elle arrive enfin au porte de la ville. Déjà, à quelques centaines de mètres de l'entrée, elle entendait l'animation vivante d'un marché. Alors, lorsqu'elle pénétre à l'intérieur de la place centrale, elle se sent totalement perdue. Les gens se bousculent les uns et les autres, les marchands crient pour vendre leurs produits. Fael, habituée au calme de sa tour, se sent défaillir quelque peu à la vue de temps de monde. Elle s'approche alors du stand du forgeron qui semble pester.
"Par tous les dieux, satané meule. Et vous là, la drow, vous auriez pas de la silice sur vous ? J'n'ai besoin, j'vous l'achète. Sinon allez donc m'en chercher, j'peux plus travailler là, voyez ! Allez allez, au boulot."
Fael fronce les sourcils. Comment ce nain peut-il s'adresser à elle de cette manière. Elle n'est pas à son service. La voyant ainsi se fâcher et se rappelant que les elfes sont fortement susceptible, le forgeron fait tintinabuller une bourse bien pleine. La jeune drow soupire, dépitée. Elle a vraiment besoin d'argent, sa famille ne possédant que quelques esclaves et une modeste demeure mais aucune richesse.
C'est en pestant qu'elle se dirige vers le nord de la ville, là où le forgeron lui a conseillé de se rendre pour trouver ce dont il avait besoin. Elle croise alors un nain d'une prestance toute différente et au moment où elle passe juste à côté, évitant de le bousculer, il s'étale à terre mort et disparaît. Elle regarde autour d'elle, cherchant à voir quel mage avait réussi ce tour de force et n'aperçoit personne. Les yeux de la drow brille d'une toute nouvelle lueur de détermination, il lui fallait devenir puissante pour accomplir ce genre de haut fait.
C'est revigorée qu'elle se met à la tâche, la silice en question est vraiment à l'entrée de la ville. Elle ne comprend pas vraiment ce qui empêchait le nain de venir le prendre lui-même plutôt que de payer quelqu'un pour le faire. D'autant que ce ne fut ni long ni réellement fatigant. Et c'est en fin d'après midi qu'elle rejoint le forgeron. L'échange se fait, la drow peut maintenant se concentrer sur son but. Elle se dirige vers le panneau d'annonce et y écrit :
"Mage mercenaire disponible. Pour toute négociation de mes services, contactez Erynfael."
Fael hausse les épaules et se remet définitivement en route. Son voyage se passe sans encombre. Elle croise bien, au loin, quelques individus d'autres races, mais elle les évite, ou essaie. Aucun ne semble faire attention à elle. Cela la vexe un peu, mais elle se sait trop faible pour se battre correctement quoiqu'elle puisse se défendre. Elle préfère ainsi se faire discrète. Elle montrera au monde tôt ou tard qui elle est réellement.
Elle aperçoit aussi des bewoks, paissant paisiblement l'herbe grasse des plaines fertiles, offrant une viande de choix. Ils ne sont pas farouches envers les humanoïdes apparemment, peut-être sont-ils le fruit d'un élevage. Dans le doute, la jeune drow, soucieuse de ne pas se faire remarquer, pour le moment, décide de les laisser en paix. Elle a quelques provisions dans ses sacs et de toute manière elle n'a pas emmené de serviteurs pour lui dépecer et cuire sa viande.
A l'est, elle aperçoit, derrière un léger dénivelé, un ville qui semble aussi paisible que les bewoks qu'elle a croisé. Elle se promet d'y faire un tour une fois sa tâche accomplie. La fumée sortant des cheminées, le calme environnant, tout dans cette région invite à une paix éternelle. Cela lui semble propice pour faire des rencontres et s'attacher des bonnes personnes afin d'accomplir son but.
Cela fait plusieurs jours qu'elle voyage ainsi, elle est fatiguée mais la détermination passe au-delà de la lassitude. Il lui faut visiter ce temple dans un premier temps. Ensuite, elle a de toute façon besoin des 100 stells pour avoir effectué ce voyage, même si elle trouve cela peu cher payé au final. Elle arrive enfin en vue de sa destination, soulagée. Elle a grand besoin de repos et espère que le commanditaire le lui accordera.
Lorsqu'elle arrive devant les deux bâtisses, elle écarquille les yeux. Difficile de croire à autant de majesté juste sur une façade. Au nord ce situe le tribunal, lieu impressionnant où s'est joué l'avenir des peuples de la Tédéhessie. A l'ouest trône le temple, bâtiment magnifique dont la présence semble être une simple évidence, une nécessité. Fael, malgré ses ambitions, ne peut s'empêcher de se sentir petite. Elle sait pertinemment qu'elle est loin de pouvoir réaliser son rêve mais elle sait aussi qu'un jour, ce lieu sera le sien.
A la porte, elle hésite un instant. Les dieux doivent savoir les ambitions qu'elle nourrit, et si en ce lieu où leur pouvoir est consacré il la punissait ? La jeune drow sentait sa faiblesse perlait sur son front en ces gouttes de sueur si mortelle. Elle se maudit de sa fragilité de corps et d'esprit et se dit qu'elle devait arrêter de craindre ainsi la fureur de dieux partis depuis si longtemps.
Elle pénétra dans le temple, fière. Elle se dirigea vers le vieillard sans pouvoir détacher ses yeux de l'immense fresque représentant les quatre divinités. Bientôt, les mortels devront en peindre une cinquième. Souriante et rassurée par cette vision si splendide, elle adresse la parole au vieil homme.
"Bonjour. On m'a demandé de vous apporter cela de Cheel. C'est bien pour vous ?"
Elle avait failli s'adresser à lui comme elle l'aurait fait à un drow mais elle s'était retenue juste à temps. Il n'aurait peut-être pas compris qu'elle était une matrone et de plus, il dégageait une telle aura de puissance, qu'elle avait préféré ne pas faire de vague. La discrétion est l'alliée des ambitieux lui avait-on appris.
"Ah oui effectivement, ce parchemin m'intéresse grandement.
- Mon employeur m'a parlé d'un salaire, dit-elle méfiante malgré tout.
- Mais certainement, 100 stells ont été convenu pour le messager c'est bien cela.
Elle est tentée de mentir mais cela l'aurait desservie.
"Oui, effectivement", finit-elle par répondre.
Comme elle allait s'en aller, voulant arriver à la ville qu'elle avait croisé sur la route le plus tôt possible, le vieillard s''adresse encore à elle :
"Excusez-moi, j'aurais besoin de vos services à nouveau. Vous voyez, ce temple est un refuge pour les voyageurs épuisés et blessés. Certains d'entre eux ont besoin que je leur administre ainsi un médicament mais je n'ai plus de quoi les faire et je commence à me faire vieux. Pensez-vous pouvoir me ramener quelques carises ?"
Fael le regarde, intriguée. Elle réfléchit quelques secondes à la demande. La voyant hésiter, il ajoute :
"Contre ce service, vous serez payée 200 stells."
La drow juge que c'était honnête même si elle se sent salie d'accepter une tâche d'esclave. Elle grimace une approbation et sortit du temple. Le vieillard lui avait indiqué la source la plus proche de ces baies. Elle s'y dirige sans traîner. Elle n'a aucune idée de ce à quoi elles ressemblent alors qu'elle en avait déjà peut-être mangée. Il lui en avait fait une courte description en lui assurant qu'elle ne pourrait pas les manquer.
Effectivement, elle arrive assez rapidement sur place et s'attelle à la tâche, s'accordant cependant un repos d'une journée, n'ayant finalement pas eu le temps de se reposer au temple. La vie à la sauvage lui plaît assez, elle se sentait s'endurcir au fur et à mesure mais elle était tout de même agacée des basse besogne qu'elle faisait, même pour des stells. Elle se dit qu'il lui fallait trouver une activité plus gratifiante, ou au moins en rapport avec son ambition première.
Elle s'endort sur ces pensées sans grande difficulté, d'autant que l'endroit, protégé de la vue d'éventuels ennemis, est des plus calmes et paisibles. Le matin, un bewok vient flairer son visage, curieux de voir ce qu'est cette créature allongée ainsi sur son territoire. Amical, la bête s'éloigne, laissant la jeune drow se réveille au première lueur de la journée. Revigorée d'une nuit de sommeil des plus agréables, elle se remet en quête des fameuses baies de carises dont le vieillard a besoin. Elle en récolte quelques unes puis se dirige de nouveau vers le temple.
Quand il la voit revenir, le vieil homme sourit de bienveillance à la jeune elfe qui lui tend les fruits de son labeur.
"Merci bien, voici votre récompense. Que les dieux vous protègent."
Elle le salue sans un mot et repart de nouveau, cette fois-ci vers la ville. Elle sait qu'il ne lui faudra qu'une journée, tout au plus pour accomplir son trajet. Là encore, le voyage se fait sans encombre, comme si la contrée était protégée d'un halo divin, la laissant hors de tout conflit. Pourtant, elle voit au loin un paladin à l'armure resplendissante et à la musculature puisssante, nul doute à ses yeux qu'en un coup d'épée il aurait tôt fait de l'envoyer dire bonjour au Passeur. Mais non, il passe à côté d'elle, sans même la regarder. Il faut bien avouer que son coeur s'était emballé de peur, et elle en a honte. C'est la première fois qu'elle croisait un guerrier puissant, les drows étant plus frèles généralement.
Elle arrive enfin au porte de la ville. Déjà, à quelques centaines de mètres de l'entrée, elle entendait l'animation vivante d'un marché. Alors, lorsqu'elle pénétre à l'intérieur de la place centrale, elle se sent totalement perdue. Les gens se bousculent les uns et les autres, les marchands crient pour vendre leurs produits. Fael, habituée au calme de sa tour, se sent défaillir quelque peu à la vue de temps de monde. Elle s'approche alors du stand du forgeron qui semble pester.
"Par tous les dieux, satané meule. Et vous là, la drow, vous auriez pas de la silice sur vous ? J'n'ai besoin, j'vous l'achète. Sinon allez donc m'en chercher, j'peux plus travailler là, voyez ! Allez allez, au boulot."
Fael fronce les sourcils. Comment ce nain peut-il s'adresser à elle de cette manière. Elle n'est pas à son service. La voyant ainsi se fâcher et se rappelant que les elfes sont fortement susceptible, le forgeron fait tintinabuller une bourse bien pleine. La jeune drow soupire, dépitée. Elle a vraiment besoin d'argent, sa famille ne possédant que quelques esclaves et une modeste demeure mais aucune richesse.
C'est en pestant qu'elle se dirige vers le nord de la ville, là où le forgeron lui a conseillé de se rendre pour trouver ce dont il avait besoin. Elle croise alors un nain d'une prestance toute différente et au moment où elle passe juste à côté, évitant de le bousculer, il s'étale à terre mort et disparaît. Elle regarde autour d'elle, cherchant à voir quel mage avait réussi ce tour de force et n'aperçoit personne. Les yeux de la drow brille d'une toute nouvelle lueur de détermination, il lui fallait devenir puissante pour accomplir ce genre de haut fait.
C'est revigorée qu'elle se met à la tâche, la silice en question est vraiment à l'entrée de la ville. Elle ne comprend pas vraiment ce qui empêchait le nain de venir le prendre lui-même plutôt que de payer quelqu'un pour le faire. D'autant que ce ne fut ni long ni réellement fatigant. Et c'est en fin d'après midi qu'elle rejoint le forgeron. L'échange se fait, la drow peut maintenant se concentrer sur son but. Elle se dirige vers le panneau d'annonce et y écrit :
"Mage mercenaire disponible. Pour toute négociation de mes services, contactez Erynfael."