quete IG Les maîtres de la nuit

[Eanil]

le groupe hétéroclite avait progressé depuis le marais recouvert de brume jusqu'à une zone dégagée près de laquelle s'écoulait une rivière. De là nous avaions pu reprendre quelques forces et décider de la marche à suivre, le vieil elfe confiant la lourde tache de guide à un des damnés, décision des plus logiques sachant que nous nous trouvions aux abords de l'antre des Damnés, terre trois fois maudites par les frères d'Hécate la perfide : Valoundra !



Le paladin sombre, affichait nettement un caractère militaire, allant à l'essentiel, caractère légèrement directif, mais cela me gênait pas je trouvais quelques amusements dans cette dangereuse aventure ! Et puis il fallait bien que quelqu'un se charge de cela.
Non ce qui m'avait chagriné c'est le comportement d'un autre humain... Un rebelle, celui là se montrait particulièrement mauvais, profitant de la fuite désorganisée à travers le marais aux brumes pour me faire les poches, je ne m'en étais pas rendu compte tout de suite, seulement quelques minutes après le larcin effectué et avais surpris celui-ci en train de réitérer son crime sur la bourse d'Alexheya. J'avais bien tenté de lui expliqué que cela ne se faisait pas et essayé de récupérer mon bien par la force, mais l'humain bien plus entrainé que moi m'avait remit à ma place sans ménagement ! Rincé par cet échec et ce constat de mauvaise graine, je me résignais, sachant que le monde était ainsi, que le mal existait et que si je ne pouvais forcer les autres à suivre ce qui me semblait être le bon chemin, je me devais de m’efforcer "moi" à l’emprunter !
D'ailleurs un geste du sage Elfe avait touché le vampire, en effet voyant que je peinais à me remettre de ma course, il m'avait tendu un bâton de bois, suggérant que je me repose sur cette jambe de bois à l'avenir, cela allégerait ma souffrance. Je l'en remercie autant que je pu, ce fut un noble geste de sa part !

Après ces péripéties, les compagnons avaient repris la route, craignant de voir surgir à nouveau l'Ombre qui nous donnait la chasse depuis quelques jours, et nous primes la direction de l'Ouest pour gagner le Marais fluvial puis le Marais Inondé et ses quelques chaumières. Je croisais mon ami Doomsword sur le chemin, ce dernier cherchait un lieu précis, je ne pu le renseigner à ce sujet, mais pressé, il ne s'attarda pas et repris la route, non s'en oublier de me confier quelques objets de grande valeur me dit-il, il désirait que je les porte, nous en reparlerions plus tard, puis il disparut sans que je puisse le remercier et encore pire sans que je puisse l'avertir de ce qui se tramait !

Et nous reprîmes la route. Certains étaient partis en éclaireur, aussi personne ne fut réellement surpris de trouver non pas une Ombre mais des Goules Mort-vivantes s'en prenant aux pauvres habitants...



Quelques gardes sur place pouvaient-être venu afin de régler se problème, mais ça nous ne pouvions que le supposer. Les plus guerriers d'entre nous se jetèrent dans la mêlé, j'avais bien tenté de prêter main forte pendant le combat, mais mes coups ne faisaient que chatouiller les mort-vivants, pour autant je résistais sans problème aux attaques que me portaient les Goules, une sorte de match nul... Après quelques minutes nous venions à bout des monstres, les quatre gardes survivants restèrent là sans dire un mot, l'oeil attentif à nos mouvements, l'ermite elfe se dirigeât vers les chaumières vidées de leurs hôtes, agonisant ou déjà mort sur les berges de la rivière,Irina, Laethan et Alexheya lui emboitèrent le pas... Qu'allait-il se passer maintenant ?

[Aksyqeamr]

Les aventuriers avaient donc traversé le marais embrumé et se dirigeait vers l'Ouest, près de Valoundra, en passant par le Marais fluvial puis par le village du Marais Inondé, guidés par des Damnés. Du moins c'est ce que pensait le rebelle, car il ne pensait pas passer par Urpis avant d'avoir prévenu les peuples voisins et vu l'impossibilité d'envoyer de message à cause de l'ombre tuant tout les oiseaux alentours et toute forme de vie faible ou dans l'incapacité de fuir.

Les jours se déroulaient sans réels problèmes, aucun monstres n'étaient intervenus et l'ombre n'avait pas réussi à tuer ou attraper un quelconque aventurier. Le temps passait et ils avancaient, le trajet était ennuyeux et Aksyqeamr n'avait pas d'autres occupations que de vider les poches de ses "amis".
L'homme réussissait sur les plus faibles et ils n'avaient pas à contester. Mais les plus expérimentés comme le guide, Laethan, du groupe inquiétait le rebelle et il avait de la chance qu'il n'était pas agressif.

Ils avaient passés le Marais fluvial et arrivaient désormais au Marais Inondé. Les différents membres du groupe pourraient enfin se reposer pensait l'humain. Ce qu'il vit le dissuada de relâcher sa vigilence : des goules et des cyclopes attaquaient le village et les habitants étaient morts ou continuaient de se battre. Aksyqeamr accompagné de son frère, Irina et Ghan avaient engagé le combat pendant que les plus faibles défendus par Laethan principalement restaient à l'arrière.

La bataille durait depuis des heures et l'homme avait déjà tué deux goules, personne n'était mort et les gardes du village se battaient encore. Le rebelle ne savait depuis combien de temps ils combattaient et cela l'importait peu, il voulait montrer sa valeur au combat et il y arrivait.
La nuit tombait tandis qu'Aksyqeamr finissait d'achever une goule quand un cyclope se dressat entre l'humain et le reste du groupe. Son frère attaquait de son coté une autre goule. La créature chargea le rebelle qui esquiva la première attaque et lui porta trois coups. Le monstre recommença son attaque et il réussit. Aksyqeamr encassait le coups et parait déjà un suivant, mais le cyclope était trop fort pour le guerrier épuisé par cette énorme force. Il encassait encore un coups, puis un autre et ainsi de suite pendant une dizaine de minutes. Le rebelle faiblissait et il décida de jouer le tout pour le tout. Il attaquat violement la créature en y mettant toute ses forces, cela ne suffit pas et le cyclope
acheva l'homme à genoux.

[Alexheya]

La fuite fut notre seule option raisonnable. J'avais rejoint une partie du groupe dirigée et protégée par Laethan, qui repoussait tant bien que mal des attaques des goules. Mais je me rendis vite compte que c'était peine perdue, leur nombre était trop important, et les deux cyclopes rendaient les choses encore plus compliquées. J'entendis un ordre, celui de fuir, de courir vers l'Ouest pour échapper à la mort. Je ne sais pas de qui il venait, je ne m'en souviens pas.

Je ne fus pas longue à la détente. Je courus à toute vitesse dans la direction conseillée, esquivant les corps putréfiés se rapprochant de moi au fur et à mesure que j'avançais dans les rangs des monstres sans âme. Les gardes humains avaient péris les uns après les autres, il ne restait plus d'eux que des amas de chairs piétinées par les énormes cyclopes.

C'est là qu'une idée, certes complètement folle mais irrésistible germa dans ma tête. Les gardes... Ils étaient armés! N'étant équipée que d'un poignard de défense peu efficace, j'étais dans l'obligation de dénicher de quoi me défendre un peu mieux. Je commençais donc ma fouille sur les cadavres déchiquetés. En voyant leur état, je ne fus pas étonnée de ne trouver que des débris éparpillés de lames ou de lances. Ces cyclopes savent bien démolir, et ne laisse rien derrière eux... Je ne perdis cependant pas espoir.

Mes bras furent rapidement couverts de sang souillé, je les glissais sous les dépouilles ensanglantées, sans jamais rien trouver d'utilisable. L'odeur me fit frémir plus d'une fois, mais je ne pouvais pas me permettre de me laisser aller, et de toute façon quelque chose dans l'hémoglobine rendait le fumet étrangement parfumé, légèrement plus amer que d'habitude.

Le dernier corps que j'eus à détrousser se trouvait au bord de l'eau. Il était en meilleur état que les autres, peut-être que les cyclopes ont peur de l'eau... Je réussis à dégager une javeline coincée sous le corps massif, la chance me souriait enfin. Mais je ne m'arrêtais pas là, car au moment où je me relevais, j'aperçus un coffre, immergé dans l'eau. La curiosité était la plus forte. Je tentais de le tirer sur la berge, je tirais de toutes mes forces mais rien ne bougeait. A l'instant où je m'apprêtais à laisser tomber, le purifié Eanil passa près de moi. Voyant que je peinais il vint me donner un coup de main, et pas des moindres, car à deux nous parvînmes à soulever la caisse. Il partit vers l'Ouest sans s'attarder plus longtemps.

Le coffre ne contenait que des minéraux rares, comme des cristaux ou du fer. Je pris un maximum avant de fuir à mon tour. Une goule me bloquait le passage, elle s'était approchée sur le temps que j'inspectai les cadavres. D'un coup de pied je l'écartais avant de reprendre ma course.

Nous avons perdu un rebelle dans cet affrontement. Sa disparition me peinait, mais le connaissant peu j'oubliais vite ce détail. Après tout il aurait aussi pu mourir suite à un repas vampirique peu de temps après...

La suite fut plus reposante, nous arrivâmes près d'une grotte minière désaffectée, là fumait encore un feu de camp, j'y avais ajouté quelques bûches pour le ranimer. Les membres qui avaient survécu vinrent s'asseoir autour les uns après les autres. Laethan me rejoignit assez rapidement. Il faisait comme s'il allait bien, mais le précédent combat l'avait vraiment affaibli. Pendant qu'il soignait ses blessures avec de la magie, je lui fis un massage. Était-ce pour me donner bonne conscience ou avais-je vraiment envie de lui rendre service? En tout cas n'étant pas très utile dans les autres domaines, je me devais d'aider à ma façon.

Après un temps de repos plutôt long et calme, nous commençâmes à ne plus tenir en place. Depuis le début nous fuyions le danger, mais ça devait cesser. Nous devions réagir, riposter, et arrêter les amants déchus. Suite à nos plaintes le vieil elfe prit une décision.

Urpis, c'est là que nous nous rendrions.

[Laethan]

Le village était vide, nous l'avions tous remarqué.
C'est donc avec surprise que nous avions vu arriver une horde de goules, qui déferla sur nous.
Les gardes avaient été massacrés avant même le début de l'interrogatoire, et c'est sans informations que nous avons du quitter la zone.

J'avais personnellement fait un peu d'excès sur ce combat, qui m'avaient forcés à rester assis près du feu pendant plusieurs jours pour me soigner.
Dans cette tâche Alex'heya m'avait bien aidé, et je réfléchissait encore à un moyen de la remercier.

Je remis cependant cette tâche à plus tard, ayant une idée en tête.
Les autres voulaient se rendre à Urpis, et mon idée était de suivre ce chemin, du moins pour un moment.
Le mieux serait de se rendre à Tradiria. En tant que race faible et mortelle, les humains qui vivaient là bas avaient des bibliothèques pleines de livres à transmettre aux générations futures, et j'avais encore des des interrogations à propos de l'ombre.

C'est donc avec mon propre plan que je me rendis vers Urpis, marchant aux côtés d'Alex'heya et Kartillage.

[Ghan]

Ghan se remémorait les évenements des derniers jours.
Tout c'était enchaîne avec une étonnante frénésie depuis que cette ombre noire était apparu. A tel point qu'il se demandait si ces événement n'avait pas été son fait.

il avait fui a travers la brume, jusqu'à ce que l'abomination les poursuive a nouveau. les avait-elle poussé dans les griffes de cette meute de goule?
il avait même perdu un équipier dévoré par une immonde cyclope en maraude.

Qu'importe, il avait fini par se terrer dans une carrière abandonnée pour panser leur plaie et prendre la suite de l'aventure. Le groupe était désorienté, et il avait perdu l'envie de se battre après la perte de l'un des leurs.
On avait passe son temps a faire des cabrioles, des blagues douteuses dans le seul but d'oublier l'horreur qui pouvait survenir a tout moment.

Ghan avait donc décider de se rendre a la ville la plus proche pour glaner quelques renseignement. c'est ainsi qu'il décida de se rendre à URpis, la cité du vice.
il voulu partir seul et abandonner ses compagnons de fortune qui devait se remettre physiquement mais aussi psychologiquement.

Mais tous l'avait suivi silencieusement.

Ghan se dirigea vers la taverne, c'est la qu'il entendrait des rumeurs, des racontars d'ivrognes teintés de vérité. L'alcool serrait source d'indice.

[Gyrius]

La nuit était claire sur la plaine forestière quand le jeune rebelle poussa le rideau de la cabine du Dalicéros pour en sortir. Il posa pied à terre, lui qui pour la première fois foulait un sol autre que celui de la forêt, les aspirants soldats devant rester durant toute leur formation dans l'enceinte d'Alothanria. Les seules sorties autorisées étant les entraînement à la traque dans la forêt que Gyrius appréciait particulièrement.

Le jeune homme se dirigea vers les lumières de la ville d'Urpis, sa cape verte soulevée par le vent qui soufflait sur la plaine.
Plus il se rapprochait et plus la ville neutre révélait son visage. Tout, même le brouhaha presque audible venant de la ville de nuit contrastait avec Alothanria.

Il abaissa la capuche de sa cape tandis en passant les portes de la ville. Rester invisible était ici une véritable épreuve, ainsi après avoir évité de justesse une elfe, une carriole de marchandise et une bagarre d'ivrogne il arriva enfin devant la porte de la Taverne du Croisement. Il sortit un parchemin de sa cape et l'examina comme pour confirmer sa destination et entra. Quand il poussa la porte, il fut assailli par une vague de fumée. Il prit un instant avant d'entrer.

Les tavernes ont toujours la même odeur quelque soit l'endroit où l'on se trouve.

Cette pensée le fit sourire tandis qu'il s'accoudait au bar, où un groupe plutôt hétéroclite entourait un homme qui semblait ivre. Le jeune rebelle commanda un bière au tavernier. La première gorgée avalée, il se perdit dans la contemplation de la taverne.

C'était un endroit rustique et plutôt bruyant mais qui semblait confortable et profitant d'une ambiance festive, malgré l'air peu enclin à la fête de certains buveurs. Mais cela ne devait pas le détourner de sa mission. Retrouver un frère d'armes afin de lui délivrer un message.

Le chef de son unité lui avait confié cette tache pour qu'il puisse découvrir le monde au déla du territoire rebelle, mais ce qui occupait l'esprit du jeune rebelle était la protection de la frontière. Il lui fallait retrouver rapidement cet homme et rentrer.

[Laethan]

La nuit avait été assez mouvementée, en particulier en raison de récents évènements...
Mais ce n'est pas le sujet. Après une nuit réconfortante dans un endroit bien protégé, je me suis réveillé frais et dispos, prêt pour la suite des évènements.

Je suis redescendu dans la pièce commune de la taverne, histoire de me remettre au goût du jour... ce goût qui était d'ailleurs bien alcoolisé, au vu de ce qui se racontait.
Un vieux bourré se tenait au milieu de la taverne, et racontait des trucs plus ou moins cohérents et intéressants au vu de la situation.
C'est surtout quand il parla des amants qui nous concernaient que cela devint intéressant, puisqu'il nous donné un semblant de solution : retrouver les deux Athénéthils, le noire et l'autre...
Enfin bon...

Soudain un rebelle entra dans la taverne, rapidement pris en charge, ou en chasse, par Alex'heya et Irina, il n'aurait pas survécu bien longtemps si je ne les avais pas stoppées, et si le jeune homme n'avait pas offert de se joindre à nous.
Le rebelle, Gyrius venait chercher Aksyqeamr, décédé un peu plus tôt dans la semaine des mains des cyclopes, et le jeune n'avait donc plus de mission, il proposa donc spontanément son aide que nous acceptâmes.

Comme il fallait se rendre en Alothanria, c'est naturellement qu'il se proposa de s'y rendre.
C'est moins naturellement que je me proposais de l'y accompagner, mais je souhaitais surtout lui éviter un funeste destin car je sens que ce jeune rebelle à beaucoup à apporter en ces terres.

Nous nous sommes donc fixé rendez-vous juste en dehors de la ville, lui, moi et Alex'heya, qui nous accompagnait également.

[Alexheya]

Notre arrivée dans la taverne d'Urpis m'avait fait le plus grand bien. Le temps passé avec Laethan pendant que le reste du groupe picolait au rez-de-chaussée m'avait fait totalement oublier que nous étions toujours en mission.

Je descendis un peu avant mon partenaire de chambre après quelques heures de repos, retrouvant sans grande motivation nos camarades dans un état plus que navrant. Restant silencieuse je m'approchais du bar tenu par un tavernier peu séduisant pour commander un verre de sang encore chaud. Je bus calmement en observant attentivement les personnes présentes dans la salle. Mis à part un blondinet ivre mort, qui donnait des informations intéressantes sur la façon d'entraver les amants, et un rebelle discret, tous m'étaient familiers.

Voyant que le jeune humain restait dans son coin, l'air intéressé par ce qui se disait, je me permis de lui rendre une petite visite. Non sans surprise il se retourna au contact de ma main sur son épaule, et je lui dis:

"Tiens donc, un petit nouveau! Dis tu as l'air de trouver nos discussions assez intéressantes, je t'en prie si tu possèdes des informations pouvant nous aider ne te gêne pas de les partager."

J'avais fait en sorte de ne pas faire fuir le rebelle en restant posée malgré ma nature vampirique. Irina vint à nous, l'air plus intéressée par le sang affluant dans les veines du jeune homme. Je lui tendis mon verre à moitié vide, pour l'éloigner un peu de ma prise. Puis mon regard croisa celui de Laethan, qui était descendu peu de temps après moi. Il me fit bien comprendre que je ne pouvais pas non plus mordre la chair tendre du cou de ma proie.

L'air confiant, le rebelle annonça qu'il cherchait un autre rebelle, Aksyqeamr. Je lui répondis simplement, en me renfermant sur moi-même, qu'il avait été tué un peu plus tôt lors d'une attaque de monstres. Déçue de ne pouvoir l'aider et un peu vexée par l'attitude de Laethan, je m'écartai de l'humain et m'assis dans un coin de la salle.

Après avoir repris du sérieux, nous décidâmes de nous séparer pour partir à la recherche des armes pouvant défaire les amants déchus. Je m'étais décidée à accompagner Laethan et Gyrius, le jeune rebelle à la recherche d'Aksyqeamr, et qui nous avait rejoint après avoir apprit son décès. Nous sommes vite partis vers la ville fréquentée par les autres rebelles, Alothanria, pour y retrouver Zokko, détenteur d'une des épées.

Nous étions arrivés en territoire rebelle par dalicéros, Laethan ouvrant la marche. Gyrius nous servit de guide pour traverser l'épaisse forêt bordant la ville rebelle. Je me repérais grâce à l'odeur dégagée par le sang bouillant du guide, qui avançait rapidement en se balançant d'arbres en arbres avec une agilité déconcertante. Après un jour et une nuit passés dans les bois, nous arrivâmes enfin dans la cité, qui s'avérait être un campement parsemé de tentes plutôt grandes. Notre voyage s'était passé dans le silence, aucun de nous n'ayant envie de parler aux autres.

La visite d'une telle ville me mit mal à l'aise, mes pulsions devenant de plus en plus incontrôlable avec le nombre d'humain qui grandissait. Je restais proche de Gyrius, pour ne sentir que le fumet délicat de son sang, que j'avais apprit à apprécier sans pour autant avoir envie de me jeter dessus.

"Zokko nous attend dans la taverne, nous pouvons le rejoindre. Ne vous inquiétez de rien, les habitants ont été mis au courant de votre arrivée, vous ne serez pas attaqués."

Je remerciais Gyrius d'un hochement de tête avant de le suivre dans la tente servant de taverne. Pendant que les deux rebelles se saluèrent, je me mis dans un coin, près de la sortie, et me fis toute petite. Je me bouchais les narines avec mon bras pour effacer au mieux la délicieuse odeur du camp et patientais...

[Gyrius]

Gyrius était maintenant intrigué par la conversation qui se déroulait autour de l'homme ivre. Aussi, après avoir essayer d'écouter ce qu'ils se disaient, il parvint à saisir quelques mots de la conversation. Athénéthil, Sunblade Ier, les époux déchus, tout cela ne lui inspirait rien excepté le fait que cela semblait être une situation dangereuse.

Tandis qu'il se laissait aspiré dans l'écoute maintenant moins discrète de cette conversation, une main lui toucha l'épaule, une main froide comme la mort. Il pouvait le sentir, même à travers ses vêtements.

Gyrius se retourna surpris, pour se retrouver face à face avec une femme. De longs cheveux blancs tombant en cascade sur ses épaules, elle le fixait de ses yeux rouges, brillants d'une lueur inquiétante. Il resta interdit un instant mais elle brisa le silence.

"Tiens donc, un petit nouveau! Dis tu as l'air de trouver nos discussions assez intéressantes, je t'en prie si tu possèdes des informations pouvant nous aider ne te gêne pas de les partager."

Le jeune humain les avais enfin vues, ces canines pointues caractéristiques des vampires. Et à l'instant où une deuxième femme se rapprocha d'eux, Gyrius commença à s’inquiéter pour son avenir proche. Se tenant prêt pour une fuite précipitée, il fut surpris de voir la première vampire offrir son verre à la deuxième, l'éloignant ainsi quelques instants. Le rebelle se détendit et répondit calmement.

-"Je me nomme Gyrius, je suis à la recherche d'un compatriote nommé Aksyqeamr. Peut-être l'auriez vous vus?"

La vampire quitta son visage accueillant pour une mine plus fermée, elle annonça alors la mort du rebelle un peu plus tôt, lors d'une attaque de monstres. Cette nouvelle attrista le jeune rebelle qui se retrouvait alors sans mission et il regarda la vampire s'éloigner pour rejoindre le reste du groupe.

Son objectif étant mort, il n'avait plus de raison de le chercher. Il ne voulait cependant pas retourner à ses corvées dans l'enceinte du camp. Écoutant les débats qui se poursuivaient à cotés de lui, une information le fit se redresser. Gyrius s'adressa alors aux personnes présentes.

-"Je sais qu'un maître épéiste rebelle possède une épée qui doit s'appeler Athénéthil. Cela vaut peut être le coup que je me joigne à vous pour creuser cette information?"

Cette hypothèse parut satisfaire un troisième vampire qui s'approchant, proposa à Gyrius de l'accompagner à Alothanria, afin de vérifier ses dires. Ils furent bientôt rejoint par la femme vampire qui lui avait appris la mort d'Aksyqeamr.

Les trois compagnons sortirent de la taverne, laissant là le reste du groupe occupés à préparer eux mêmes leurs missions. Les uns devraient se rendre à Tradiria, pendant que les autres partaient rencontrer un nain, qui lui aussi détiendrai possiblement une Athénéthil.

Gyrius se saisit d'une plume et griffonna quelques mots sur deux papiers avant de faire s'envoler les corbeaux vers les destinataires. Il ne pouvait se permettre d'amener deux vampires damnés dans Alothanria sans autorisation, et c'est en descendant du Dalicéros longeant la frontière du territoire Rebelle, que la réponse arriva.

Le Général autorisait la petite troupe à séjourner dans Alothanria. L'humain se retourna vers les deux vampires avant de rentrer dans la forêt.

-"Ne me perdez pas, il pourrait vous arriver de biens funestes choses."

Et Gyrius s'élança à l'aide de son grappin à travers les branches, sautant d'une branche à l'autre, utilisant la corde pour s'élancer ou tourner au fur et à mesure de son avancée à travers les bois. Sa cape verte voletait dans son dos et il dû ralentir à quelques reprises pour vérifier que les deux vampires le suivait toujours. Laethan et Alexheya avait su se rendre d'agréables compagnons de voyage jusqu'à présent, si l'on considère le fait qu'ils n'avaient pas encore essayer de le vider de son sang.

Après une nuit passée à camper dans la forêt, ils reprirent la route. Gyrius entra le premier dans Alotharia, suivi d'Alexheya puis de Laethan. Les deux vampires ne semblait pas très à l'aise et le rebelle sentit que la femme se rapprochait de lui.

Ayant lui même appris durant ce voyage, à ne pas craindre les vampires dans toutes situations, il voulu les rassurer, comprenant en même temps que toutes les victimes potentielles que représentait les gens d'Alothanria pouvait être une tentation difficile à réprimer.

Il rendit son regard noir à un garde posté au dessus de la porte avant d'annoncer :

-"Zokko nous attend dans la taverne, nous pouvons le rejoindre. Ne vous inquiétez de rien, les habitants ont été mis au courant de votre arrivée, vous ne serez pas attaqués."

Après quelques minutes de marches dans le dédale d'allées entourant les tentes, Gyrius tout en découvrant sa tête entra dans la tente qui tenait lieu de taverne. Zokko était assis à une table, buvant tranquillement sa bière, perdu dans ses pensées. Le jeune rebelle se planta devant lui et le salua.

-"Salut à toi Zokko! Les deux vampires qui voici et moi même aurions une requête à te formuler. Cela concerne ton épée."

Entre Rebelles, il valait mieux être franc. Gyrius savait que le moindre mensonge ou tentative de manipulation serait décelées par ce vétéran. Si ils voulaient l'épée, ils devraient jouer selon ses règles.

[Laethan]

Mes camarades étaient arrivés au rendez vous peu après. Nous avons pris le Dalicéros vers Alothanria tous les trois et sommes arrivés à la lisière de la forêt dépourvue de routes. Un endroit sauvage comme je les aimais.
Nous marchions quelques pas derrière le jeune Gyrius, qui se mouvait à l'aide de grappins entre les arbres hauts de la forêt. Je décidais de le suivre avec ses propres règles, et sautais d'arbre en arbre, toute griffes dehors, m'accrochant au suivant, et ainsi de suite.
La nuit vint... ce fut étrange de se coucher à cette heure là, mais pour le rebelle, il ne pouvait en être autrement, il ne dormirait pas le jour, et ne voyait rien de nuit, il risquait donc de tous nous perdre. C'est pour cette raison que nous restions autour du feu cette nuit là. Je ne parvins pas à trouver le sommeil, et j'écoutais les bruits de la nuit des bois de cette région que je connaissais comme toute assez peu. J'imprimais dans ma mémoire les senteurs d'humus, d'animaux, et celle du sang du jeune rebelle, que j'étais sur de pouvoir reconnaître à des kilomètres, même au milieu d'une foule... et en même temps, j'étais de moins en moins sûr de réussir à ne pas le mordre.

Le lendemain, après un sommeil réparateur pour le rebelle, et une veille pleine d'apprentissage pour moi, nous nous levâmes, et partîmes vers le camp fortifié, véritable citée de tentes parmi les arbres. Un lieu très sympathique, et plein d'humains, tous plus appétissants les uns que les autres. L'entraînement me permettait d'ordinaire de résister, mais là dans le cas présent je n'avais pas bu de sang depuis plusieurs jours, et le manque se faisait sentir.
Je suivis mes deux compagnons pour entrer le plus vite possible dans la taverne, et une fois à l’abri des regards je sortis une des petites fioles de sang que j'avais dans la doublure intérieure de mon armure... le sang n'était pas frais, il n’était pas bon, mais il comblait le manque.
Puis je m’approchai un peu de Zokko et Gyrius qui discutaient, attendant la suite des opérations.