-= Terres Divines =-
 


Encyclopédie- Histoire

Acte II - Et les dieux marchèrent parmi les conscients (Suite)
 
Naissance des Humains
C’est dans cette période de paix relative que l’envie de création repris les autres dieux. Ainsi Iridius reprit-il ses recherches pour créer un être conscient, tout comme Hécate... Les deux pouvaient désormais se baser sur les connaissances des anciens récoltées au fil du temps. Ils savaient tout deux que le secret de la création résidait dans le fluide divin. Après tout, Sorad avait réussi avec une simple larme. Ainsi Hécate et Iridius travaillèrent en secret et de concert pour déchiffrer les écrits énigmatiques des anciens.

C’est Iridius qui finit par y arriver. C’est au prix néanmoins d’une grande partie de sa puissance et de son propre sang qu’il jugea être au plus proche du fluide nécessaire à la création. Ainsi, il fut obligé de mettre une importante partie de lui-même pour catalyser sa création. Mais il fut comblé par le résultat. Ceux qu’il appela alors humains étaient peu nombreux mais avaient une capacité d’adaptation et de démultiplication bien supérieure aux elfes et aux nains. En revanche, le cadeau de l’éternité semblait plus difficile à maîtriser et mobilisait une importante énergie qu’Iridius ne pouvait endiguer complètement.
Fier du résultat, il partagea sa création avec son frère Gorhann. Celui-ci lui proposa un protectorat nain, sous couvert que ses humains travaillent pour ces derniers. En échange, le dieu bourru se pencherait sur la création de son frère pour corriger cette instabilité manifeste face aux cycles du temps. Iridius accepta à contre cœur, et les humains s’installèrent donc au Nord, en territoire nain.
Sorad et les elfes ne purent qu’approuver cette décision. Par le pacte D’Urhen Péis, ils étaient liés à l’ingérence des décisions prises au Nord et donc n’avaient pas leur mot à dire.
La Tentative de la Sombre Déesse
Hécate avait recouvré une partie de son pouvoir principalement grâce aux précieux soins offerts par les elfes de Sorad. Elle décida qu’il était également temps pour elle de créer la vie en imitant la perfection qu’incarnaient les enfants de Sorad. Elle se dirigea à nouveau seule au Nord, dans l’ancienne bibliothèque de Maz Toth. De nombreux secrets y étaient encore enfermés, et elle espérait bien faciliter son œuvre grâce aux connaissances accumulées. Ainsi y écrivit-elle un manuscrit occulte enfermant les arcanes des anciens et des ses frères, L’Hecati ot Alalsil.

Elle trouva ce qu’elle cherchait, mais sa capacité de création était malheureusement bien inférieure à ce qui était encore nécessaire. Elle dut se résoudre à prendre un dangereux raccourci pour épargner sa propre magie. Elle se servirait des créations de ses frères pour aider à sa suprême création. Trois peuples s’offraient à son choix, les nains, les elfes et les récents humains.
Hécate décida de ne pas utiliser les elfes pour deux raisons. La première était bien évidemment le respect de son frère bien aimé qui était, à son gout, bien supérieur à Iridius et Gorhann. La seconde était plus pragmatique. Si elle prenait les nains ou les humains, le pacte d’Urhen Péis contraindrait les elfes à la non ingérence. Ainsi Hécate était sûre de préserver chaque elfe des terres divines. Son choix se porta donc sur les humains, faibles et frais.Elle s’exécuta avec discrétion. Elle invita à un grand banquet l’élite des humains. Chaque invité comprenait l’honneur que lui faisait la déesse. Quelques rares esclaves humains n’avaient pas eu d’autre choix que de venir accompagnés de leur maître nain. Ceux-ci ne pouvaient manquer l’occasion de passer un moment avec la séduisante déesse.

Nul ne savait pourtant qu’il s’agissait d’un piège peu vertueux. Hécate versa une partie de son propre sang dans le vin, ainsi que d’autres ingrédients découverts lors de ses recherches. Et un toast fatal fut porté. Les résultats furent imprévisibles et désastreux. Le mélange du sang de deux dieux, celui d’Iridius et celui d’Hécate entraîna une réaction en chaîne insensée. Tous les convives humains moururent dès la première gorgée, leur chair se décomposant avec une effrayante viscosité... Tandis que leurs os commençaient à s’animer seul. Puis tout devint chaos, les squelettes humains décharnés dansaient autour des cadavres de nains pris au dépourvus. Les chairs boursouflées s’aggloméraient. Les entrailles animées dévoraient les restes humains sur le sol. Ces entrailles prirent alors une forme vaguement humanoïde tandis qu’elles bondissaient pour dévorer la chair des nains encore debout.
Hécate compris qu’elle avait commis la pire erreur qui soit et abandonna les rares survivants à leur sort. Bientôt, il n’y eu plus de vie au banquet, et chaque survivant nain rattrapé par la mort se transformait en un repas pour ces monstres infâmes. Aujourd’hui l’on appelle ces créatures morts-vivants et goules.
Comme ce fut le cas lors de son baiser avec Sorad, le mélange de deux parts de l’être suprême provoqua une telle chute dans l’énergie magique que les Quatre en firent un terrible et douloureux malaise. Les peuples habitués à être guidé par leurs dieux furent livrés à eux-mêmes tandis qu’une menace d’une ampleur jamais affrontée déferlait sur les Terres divines.
C’est à cet instant que débuta la première grande Guerre connue sur les Terres divines : La première guerre tradirienne.
Première Guerre Tradirienne
Elle se déroula dans les territoires du Nord et notamment sur les plaines naines de Tradirie. Le flot d’immondices déferla comme une vague sur le monde des Nains et des Humains. Les premières victimes furent ces derniers. Leur civilisation naissante ne les avait pas préparés à la guerre et leur vie d’esclave au service du peuple nain avaitinhibé tout développement guerrier. Pourtant chaque Humain qui tombait grossissait les rangs de la non-vie, se transformant alors en un nouvel adversaire à terrasser. Pire encore, l’absence de conscience de ces êtres semi-morts empêchait l’Urhen Péis d’agir et de capturer leurs mauvaises intentions. Les humains étaient livrés à la destruction aveugle d’un appétit insatiable.

Pourtant, un chef de tribu brisa ses chaînes et organisa les Hommes restant pour aller se mettre a l’abri de cette armée d’outre-tombe. Il choisit un nom qui rappelant celui de son dieu, Sunblade ou l’épée du Soleil. Il était le bras guerrier du dieu solaire.
Les survivants humains se dirigèrent sur les trois plus grandes villes naines Thanitoria, Alontharia, la cité de l’arbre et enfin Garhantoria, la cité des ruines d’albâtre, plus à l’ouest. L’appétit insatiable de l’armée d’immondices les poussait à suivre ces proies qui fuyaient sans relâche, et c’est ainsi que les leaders humains apportèrent le périple aux portes de la civilisation naine.

La division entres les nains se fit jour. Certains voulaient accueillir les humains pour respecter le protectorat, d’autres ne souhaitaient pas courir un tel risque pour un peuple inférieur, enfin d’autre argumentaient pour réclamer l’aide des Elfes face à ce péril.
Chaque maître de cité eut le terrible choix de prendre en main son destin. Le maître de la forteresse de Thanitoria, Thorkin, ouvrit la cité aux Humains et pris la décision d’accueillir mais aussi de former les Humains à l’art de la guerre. Le maître d’Alontharia ne put se résoudre à risquer la vie de l’arbre millénaire dont il avait la charge. Il assuma la lourde décision de sceller les portes de sa cité à toutes les créatures : Les semi-morts mais aussi les Humains qui affluaient devant les portes closes de l’imposante ville. Le maître de Garhantoria n’eut jamais à se poser la question ; Les Humains n’arrivèrent jamais jusqu’à sa cité.

Contre toute attente, on envoya également des messagers quérir l’aide des Elfes. Ce fut le roi des elfes qui accueilli lui-même la missive. Mais privé de l'avis de son père, Sorad, sa décision fut difficile. Par conséquent, il choisi de ne pas décevoir son géniteur lorsqu’il se réveillerait et, dans le respect scrupuleux du pacte d’Urhen Péis, décida que les Elfes ne prendraient les armes qu’au moment ou les immondices seraient en territoire elfe. Il fit le choix de la non-ingérence la plus totale. La rancune naine saurait se souvenir d’un tel affront.

Les humains au pied de la cité de l’arbre millénaire firent preuve d’une grande bravoure. Néanmoins ils se firent massacrer à l’ombre des remparts nains sans que ceux-ci n’envoient la moindre flèche pour les aider. Les forces adverses se renforçaient à mesure que les hommes déclinaient. Le siège de la cité qui s’ensuivit fut long et sanglant.
Le siège de Thanitoria fut en revanche bien plus triomphant, le génie nain mêlé à l’esprit pragmatique des survivants humains permit de faire des miracles. On créa de nouvelles armes et de nouvelles tactiques qui maintenaient en échec les assauts incessants de l’armée de non-vie qui déferlait.
Personne ne sait vraiment pourquoi le Sud ne fut jamais la cible des morts-vivants, pourtant les Elfes constataient avec amertume que leur tour ne venait pas. Seules quelques bandes de morts arpentaient au hasard les terres elfiques.
Mais vint le jour où les Quatre se réveillèrent alors qu’Humains et Nains commençaient à plier après de longues années de sièges. La maladie, la faim avaient bientôt fait plus de morts que les morts eux-même. Au moins ces cadavres là ne grossissaient pas les rangs adverses.
Le Réveil des Dieux Combattants
Le réveil d’Iridius fut comme un signal pour les êtres de la non-vie qui se ruèrent et se massèrent alors sur Thanitoria. Le festin devait se composer d’un dieu au menu. Iridius et Gorhann prirent eux-mêmes le commandement de leur armée respective. Ils repoussèrent les armées massées autour des proies naines. Les nains avaient créé des fortifications hermétiques d’une rare ingéniosité, tandis que les humains avaient appris à maîtriser l’art de la forge et de la guerre. Les dieux furent fiers de leur peuple à cet instant. Sorad lui déchanta. La décision prise par Ghan d’Ilf le fâcha au plus au point, et il le fit savoir. Les elfes avaient créé une tache honteuse sur le mur de leur perfection. Néanmoins, pour ne pas ajouter à la disgrâce, il décida d’aider ses frères sans pour autant impliquer le peuple elfique. Hécate fut rongée de honte à son réveil. Armés d’artefacts anciens d’une puissance rare, les dieux prirent eux-mêmes la tête de leurs armées. Cette fois ci les dieux étaient bel et bien réveillés et portaient les armes pour la première fois. Le combat final eut lieu en plaine tradirienne, là ou les troupes humaines et naines rencontrèrent les hordes de morts qui se dirigeaient tel un troupeau décharné vers l’appétissante force vitale du dieu humain. Iridius et Gorhann, accompagnés de tous les guerriers de leurs peuples attaquèrent en masse. Le combat fut bref, violent et sans grâce. Gorhann pulvérisait des dizaines de morts-vivants à chaque moulinet de son marteau. Iridius en carbonisait des colonnes entières. Le maitre de cité Thorkin fit la fierté de sa race en combattant aux cotés des deux dieux avec une rare férocité. En une seule journée tout était fini. Les mort-vivants avait été réduits à l’état de poussière devant la puissance divine. Seuls restaient quelques fragments rouges luisant dans la plaine après la bataille, au milieu des débris d’os. C’est à cet instant qu’Hécate compris ce qui s’était vraiment passé. Cette pierre rouge avait été son sang mêlé à celui de son frère Iridius. Ils s’étaient conglomérés en une étrange pierre de sang au pouvoir incommensurable, un pouvoir capable de défier la mort. Le sang d’un demi-dieu suprême mélangé aux âmes des conscients, le nikah. Hécate collecta chaque fragment, et créa une pierre de taille imposante qu’elle jeta dans les souterrains des montagnes du Nord, au fond d’un immense lac méconnu de tous. Son sang lui appartenait, elle serait la seule à en disposer et nul ne le retrouverait, pas même les dieux. Le trésor que cet agglomérat de puissances divines représentait serait son secret le mieux gardé. Cette guerre fut la plus importante connue à l’époque, et les dieux décidèrent de se réunir pour comprendre et anticiper à nouveau cette menace inconnue.
Le Concile d'Hecate
Hécate n’eut d’autre choix que de confesser son erreur. Il s’en suivit le premier concile d’Hécate. La question posée lors de ce concile était assez simple au vu du résultat de ses expérimentations. Fallait-il empêcher Hécate de devenir une créatrice ? Les trois frères débattirent de longues années, mais le vote final fut sans appel. Iridius et Gorhann se prononcèrent favorablement à l’interdiction pure et simple pour Hécate de créer une quelconque forme de vie intelligente. Sorad, en minorité ne put qu’œuvrer sur la sanction en cas de transgression. Il obtint qu’Hécate fût bannie des Terres divines et non exécutée par ses propres frères. Mais être exilée hors des Terres divines signifiait bannir vers le néant, et donc mourir. La malédiction du concile d’Hécate était sans issue pour leur pauvre sœur. Sorad fut dégouté par tant de cruauté, et c’est lui qui eut la lourde tâche d’annoncer cette décision à sa sœur en ces termes : « Sœur bien aimée, tu ne créera plus la vie, plus jamais. Deux de tes frères te l’interdisent. Si tu transgresses cet interdit, tu seras bannie vers un monde qui n’existe pas. ». La nuit qui suivit les deux dieux désespérés firent résonner des heures durant les échos de leur puissance magique. Ils rompirent leur première interdiction pour célébrer cette nouvelle malédiction. Plus tard, un être naîtrait de cette union. C’est sur l’avènement de ce terrible concile que s’achève la première guerre tradirienne.